Depuis La Mort de Danton pièce montée en 1948 par Jean Vilar pour le deuxième festival d’Avignon, Georges Delerue écrit essentiellement pour le théâtre mais n’a de cesse de s’ouvrir à toutes formes d’écritures musicales. Outre le théâtre, il répond à des petites commandes de musique classique, commence à écrire pour des courts métrages ainsi que pour des dramatiques diffusées sur l’unique chaîne de la toute jeune télévision.
En 1953, Accord et Jabadao, sur des arguments de Jean Serry, seront ses premières créations pour le ballet, suivis en 1955 de L’aboyeur, né de sa complicité avec Boris Vian. D’autres ballets naîtront tel Conte Cruel en 1957, sur un argument de Philippe Hériat d’après les histoires fantastiques de Villiers de l’Isle-Adam. Malgré l’intrigue soutenue, le point de vue du récit et le peu de développement d’action dans la chorégraphie de George Skibine, n’entraînaient pas le ballet vers le parfum hallucinatoire imaginé par Villiers de l’Isle-Adam et il fut assez mal reçu par la presse. Georges Delerue tirera tout de même son épingle du jeu dans cette aventure, avec une musique remarquée dans le monde musical de l’époque.
Il faudra attendre 1963 pour que Flemmingt Flindt danseur étoile international né au Danemark et à ce moment étoile de l’Opéra de Paris, invite Georges Delerue à collaborer à La leçon argument d’Eugène Ionesco, dont il assumait la chorégraphie dans le strict classicisme d’Auguste Bournonville. La première mondiale fut créée pour la télévision danoise et son grand succès lui vaudra le Prix Italia.
Donné en 1964 à l’Opéra-Comique de Paris, il sera repris dans les années 80 avec Rudolph Noureïev dans le rôle masculin. En Octobre 2005, toujours dans la chorégraphie de Flemming Flindt, La leçon entrera au répertoire du Royal Ballet de Covent Garden. Ce ballet est encore dansé aujourd’hui partout dans le monde.
En 1968, Flemmingt Flindt, devenu directeur du Royal Danish ballet, fait de nouveau appel à Georges Delerue pour écrire sur sa chorégraphie la musique du ballet Les Trois Mousquetaires d’après le roman d’Alexandre Dumas . Spectacle foisonnant d’une heure et demie qui permet au musicien « multi-langages » (disait-il de lui-même) de s’exprimer dans plusieurs styles musicaux, y compris élisabéthain.
Il dirigera l’orchestre à la création de l’œuvre et également 17 ans plus tard quand en 1985, Flemmingt Flindt alors directeur artistique du Dallas Ballet (Texas) programmera à nouveau ce ballet épopée.
En 1987, le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus à la tête de l’Orchestre National de Lille invite Georges Delerue, enfant du pays, à diriger une série de concerts musique classique/musique de film dans le Nord de la France. Pour cette occasion, Georges Delerue introduira des extraits de la musique du ballet qu’il réunira en une flamboyante Suite Epique de 37 minutes qui reçut un très bel accueil de la part du public.
En mars 2012, lors des concerts-hommage à Roubaix, toujours avec l’Orchestre National de Lille dirigé cette fois par le chef belge Dirk Brossé, la Suite Epique ramenée par ses soins à 16 minutes, revivra dans toute sa vigueur.
Année | Titre | Durée | Lieu de création |
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1953 | Accord De Jean Serry | Théâtre des Champs Elysées | |
1953 | Jabadao De Jean Serry | 15:00 | Théâtre des Champs Elysées |
1955 | La surprise de l'amour D'après Marivaux | Théâtre des Noctambules | |
1955 | L'aboyeur Argument de Boris Vian Mise en scène de Jean Négroni | 17:00 | Comédie d'Enghien |
1957 | L'emprise Argument de Pierre Rhallys Mise en scène de Boris Vian et Jean Négroni | Comédie d'Enghien | |
1957 | Le leader Argument de Gérard Munschy | 25:00 | |
1959 | Conte cruel En deux actes et quatre tableaux Argument de Philippe Heriat D'après Villiers de l'Isle-Adam | Opéra de Paris | |
1961 | Les coqs, la plante Ballets Caserta Les animaux malades de la peste D'après Jean de la Fontaine | 20:00 | Ballets Françoise et Dominique |
1963 | La leçon Argument d'Eugène Ionesco Chorégraphie de Flemming Flindt | 20:00 | Royal Danish Ballet Télévision danoise |
1968 | Les trois mousquetaires D'après le roman d'Alexandre Dumas Argument et chorégraphie de Flemming Flindt | 1h30 en deux actes | Théâtre de la Renaissance Première Mondiale |
Ballet « La chevauchée des 3 mousquetaires »
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